C’est toujours pour moi une joie et un véritable réconfort que de venir ici à Marbella vous rencontrer, échanger, rêver…Comme je le fais à travers le Monde avec toutes celles et tous ceux, nombreux, qui partagent nos idéaux.

Mes nombreux voyages, trop nombreux, tant pour l’Alliance que pour mes activités professionnelles, et la disparition de notre Président d’Honneur Stéphane Hessel qui a été pour moi un véritable choc émotionnel, font que la machine a craqué…

Mais, rassurez-vous, les choses vont de mieux en mieux, et je reprendrai mes activités, à plein rythme je l’espère, dès le 20 avril prochain.

Encore une fois mille excuses pour cette impardonnable faiblesse !

Notre Président d’Honneur, dont l’indignation a trop souvent été interprétée contre son gré, était si heureux de voir naître et se développer l’Alliance Francophone Espagne.
Il savait qu’ici, dans cette société cosmopolite et représentative des richesses culturelles et intellectuelles du monde, on n’oubliait pas les valeurs véhiculées par la langue française !

Je souhaiterais que nous observions une minute de silence en mémoire de celui qu’on croyait, comme l’honneur, immortel !

Je voudrais aussi saluer et féliciter mon amie Marie Dominique Blohorn.

Marie Dominique est un exemple de courage, de ténacité et de fidélité.
Elle fait partie de ces êtres exceptionnels qui ont le formidable don de réunir les différences et d’en faire des richesses.
Elle a créé cette Alliance Francophone du Royaume d’Espagne avec un dynamisme et une volonté qui n’a cessé de m’étonner !

Je voudrais, Chère Minique, te rendre un hommage particulier et appuyé et te dire combien nous sommes fiers, mes amis et moi, de t’avoir pour Déléguée Générale et amie bien entendu !

Je suis heureux, nous sommes heureux, d’abord parce que vous formez une société remarquable … Je sais qu’ici autour de Minique nombreuses sont les personnalités qui incarnent l’humanisme, l’engagement, l’excellence, et bien évidemment j’en suis, nous en sommes, tout particulièrement honoré.

Heureux ensuite, parce que vous prolongez quelque chose qui m’est cher.

Mieux : vous le complétez.

De sorte qu’il ne s’agit pas uniquement d’un relais, mais également d’un enrichissement, d’un partage.

Et comme dirait Edith Piaf, « ça me fait quelque chose ».

*

Mais si je vous envoie ce message ce n’est pas pour mettre à nu ma sensibilité pleine de gouaille.

Non.

C’est pour vous remercier.

C’est pour vous remercier, parce que votre combat pour la promotion des valeurs d’humanisme et de solidarité, en définitive, a quelque chose de sacré.

Un sacré qui ne condamne ni n’enlève rien à personne, mais qui au contraire, enrichit, instruit et élance.

Un sacré qui fait de la diversité des cultures une bibliothèque formidable pour la connaissance et l’Art.
Un sacré qui est une plateforme d’échanges et de partages.

Un sacré, en somme, qui n’exclut pas, mais qui associe et conjugue.

Un sacré qui consacre aussi les libertés publiques et, notamment, la liberté de penser, de s’exprimer et la liberté religieuse.

Et ce sacré, universel, c’est le respect de l’Autre et la foi en l’Homme.

Voilà ce sacré.

*

Singulièrement, cette foi en l’Homme, qui implique le respect de l’Autre, s’est révélée de la façon la plus complète et la plus cohérente à travers la philosophie des Lumières, en langue française.

C’est la langue française en effet qui, incontestablement, avec précision, a affiné les pensées et les idées qui devaient mener à l’Humanisme, et qui lui a donné ses caractères et ses attributs fondamentaux.

Mais j’ai en tête une sourate, qui fait écho à cet humanisme, et qui montre combien ces pensées et idées sont universelles.

Combien elles sont partagées.

Universelles et partagées, en ce sens que les valeurs que sous-tend l’humanisme sont les expressions d’une sagesse commune à toutes les cultures, à toutes les sagesses, les fruits d’histoires plurielles, qui par-delà les frontières et le temps, font des hommes des frères.

Cette sourate dit : « l’encre de l’élève est plus sacrée que le sang du martyr ».

Elle consacre ainsi la primauté de la connaissance sur l’obscurantisme.

Et, jusque dans la forme, cette sourate a quelque chose de Voltairien.

Merci, Chers Amis de l’Alliance Francophone d’Espagne, de consacrer votre temps et votre énergie, autour de Marie Dominique, à cette noble mission de promouvoir la connaissance sur l’obscurantisme.
Ce combat commence au sein de l’orphelinat école du Wamdé auquel vous apportez un précieux soutien !

Voilà ce que j’aurais tant voulu vous dire moi-même ce soir, et vous dire simplement ma cordiale et affectueuse reconnaissance.

Bonne Assemblée Générale !

Jean R. Guion
Président International de l’Alliance Francophone