Les matelas de Case Grande

Une critique par Jean RTh. Guion

Les matelas de Case Grande est une pièce de Michèle Barbier...

Cette pièce de Michèle Barbier aurait pu aussi s’appeler « Prisonniers de la misère » !
Car la misère est une prison dont ne sort, parfois, qu’au prix de sa vie !
Des cartons en guise de matelas, de l’alcool en guise de neuroleptique et, d’une cruelle actualité, des violences faites aux femmes !
Vous avez tous vu cela aux quatre « recoins » de ce monde.
Cela pourrait se passer dans une cave du 16ème arrondissement de Paris, dans un taudis de New-York...où à Casa Grande baignée d’une moiteur sud-américaine !
La misère, pathétiquement universelle, est peinte, avec le talent qu’on lui connaît, par Michèle Barbier auteure de cette pièce jouée par des artistes au réalisme troublant.
Le père violent et sa compagne tout aussi alcoolique, le fils repris « d’injustice », la femme enfant attardée et nymphomane, la sœur qui croyait s’en être sortie, et celle qui rêve de partir avec celui qu’elle aime...et qui partira sans elle !
Michèle Barbier joue le rôle silencieux de la « Madre », la mère, celle qui a compris, depuis longtemps, que les mots étaient vains dans cet enfer...
Alors la mère se tait, elle parle parfois, toujours silencieusement, avec la Vierge,
et elle essaye de mettre un peu d’ordre dans son monde qui n’en a plus depuis si longtemps !
Certes, dans ce théâtre, on ne rit pas, on ne pleure pas... mais on réfléchit !
Il faut voir cette pièce pour mieux voir ce monde que nous côtoyons souvent sans même le regarder !
Peut-être qu’après cela nous tenterons, avec compassion, d’entre ouvrir les portes de la misère !